Fiction

Ouvre ton micro, Delphine

Image de Ouvre ton micro, Delphine

Présentation

Pitch

Delphine, une employée appréciée, loue publiquement les talents de ses collègues lors d'une importante visioconférence. Le lendemain, l'ambiance au bureau change radicalement : ses collaborateurs, autrefois chaleureux, deviennent froids et distants. Des remarques piquantes fusent à son encontre sans qu'elle comprenne pourquoi. Intriguée et déstabilisée, Delphine tente de percer le mystère de cette soudaine hostilité. Peu à peu, elle réalise que quelque chose a mal tourné.

Postes recherchés

2 actrices :

- Delphine (rôle principal) entre 20 et 30 ans

- Bérénice, son amie (enrobée, pas d'âge ou autres spécifictés requises)

3 acteurs :

    - Patrick le chef d'entreprise entre 30 et 60 ans

    - Deux employés, Eric et Rémi. (pas d'âge ou de spécificités requises)

Toutes personnes « techniciennes » avec ou sans matériel intéressées par le scénario exceptés pour les postes de réalisateur/storyboarder. Pas de défraiement possible.


Dates et lieux de tournage

Lieu : Mulhouse

Date : Non défini


Stade actuel d'avancement

Pré-production


Extrait de la continuité dialoguée

INTÉRIEUR-NUIT-ÉCRAN D'ORDINATEUR.

Plusieurs salariés d'une entreprise sont en visioconférence pour une réunion.

PATRICK : Voici donc les projections opérationnelles pour cette nouvelle année. J’émets le vœu qu'elle se révèle tout aussi fructueuse que la précédente en matière de ventes et je saisis cette occasion pour réitérer toute la confiance que je place en votre équipe, laquelle semble œuvrer dans une harmonie exemplaire. Est-ce que vous avez des remarques ou des questions avant qu'on se sépare ?

Il y a un silence puis l'une des participantes lève une main virtuelle.

PATRICK : Delphine, je t'en prie, la parole est à toi.

Delphine commence à parler, mais son micro est coupé.

PATRICK : Ouvre ton micro, Delphine, on ne t'entend pas.

Après quelques tâtonnements, elle trouve le bouton qui enclenche le son.

DELPHINE : Veuillez m'excuser, moi et la technologie. Oui donc, je voulais tout d'abord te remercier Patrick pour cette formidable présentation que j'ai trouvé extrêmement claire, comme d'habitude. Ensuite, pour ma première année ici, j'ai adoré travailler avec vous tous. Je pense que l'équipe des commerciaux gérée avec professionnalisme par (elle prend une pause pour se rappeler du prénom) Éric a abattu un travail incroyable sur le terrain. Tu parlais de l'ambiance, c'est clair qu'avec un blagueur comme Rémi dans l'équipe, on s'ennuie pas. Et pour finir je voulais juste remercier ma binôme, Bérénice, pour la partie administrative. Heureusement qu'elle est là. C'est le socle de la boite. Enfin voilà, des gros bisous à tout le monde.

Les autres envois des images « cœurs » et des bisous virtuels sur l'écran.

PATRICK (un peu gênée) : eh bien, merci Delphine. Est-ce que d'autres personnes veulent prendre la parole ?

Un nouveau silence un peu plus long. Certaines personnes font "non" de la tête.

PATRICK : Parfait, alors si tout a été dit, merci encore pour votre présence et on se voit lundi au bureau. Bon week-end

Des "bons week-end" sont lancés avant que certaines cases ne se noircissent dues à la déconnexion des participants. Delphine et Rémi sont les dernières personnes à couper leur connexion.


INTÉRIEUR-JOUR-BUREAU D'ENTREPRISE

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Delphine en sort et dit bonjour à Patrick qui ne lui répond pas. Elle presse le pas, se dirige vers son bureau et s'assoit sur son fauteuil. À côté d'elle, une de ses collègues tape sur un clavier.

DELPHINE : Désolée d'arriver un peu à la bourre. On s'est fait un petit weekend à la Baule, du coup on est rentré super tard et ce matin c'était un peu dur. Et toi, ton weekend ?

La femme à côté d'elle se lève soudainement, prend des dossiers et s'en va sans dire un mot. Delphine fait une tête étonnée.

DELPHINE (doucement pour elle-même) : eh bin super, il y en a qui sont de bonne humeur ce matin. Bon, je crois qu'il me faut un café.

Elle arrive près de la machine. Éric se tient à côté et boit un café. Delphine passe sa commande.

DELPHINE (pendant que le café coule, sur le ton de la rigolade) : ça bosse dur.

ÉRIC (aussi sur le ton de la plaisanterie) : on rigole, on rigole, mais t'es pas loin de la réalité !

DELPHINE : arrête de te dévaloriser. Les chiffres parlent d'eux même.

ÉRIC : Oh, les chiffres, on peut leur faire dire ce qu'on veut. Tu sais, je vais t'avouer un petit truc. (Il prend une pause et se rapproche) en fait, j'en branle pas une. Je prends 10 cafés dans la journée, des pauses clopes, je me balade avec des dossiers sous le bras pour avoir l'air occupé (il montre les pochettes en question) et puis de temps en temps je donne quelques ordres et ça roule, tu vois ?

DELPHINE (avec un air gêné) : Ah oui, bin écoute, c'est super.

Le bip de la machine la sauve. Elle s'empresse de récupérer son café.

DELPHINE (avec un sourire forcé, sur le ton de la plaisanterie) : c'était sympa cette petite discussion, mais moi faut que j'y retourne parce que mon travail ne va pas se faire tout seul malheureusement.

Elle marche en parlant dans sa barbe et en regardant derrière elle avec son café en main. Elle heurte quelqu'un de face et le café se renverse sur son chemisier.

DELPHINE (qui contient sa rage) : oh putain ! Rémi. Merde ! C'est un chemisier tout neuf.

REMI (d'un ton sarcastique) : Et blanc en plus de ça. J'espère que tu vas pas me coller une plainte pour harcèlement.

DELPHINE (en se cachant la poitrine) : très drôle Rémi, très drôle.

REMI (en partant) : La prochaine fois, tu feras attention aux gens qui sont en face de toi.

Delphine regarde sa tâche avec dépit et se dirige vers les toilettes. Penchée au-dessus d'un lavabo, elle essaye d'enlever la tâche avec du savon et de l'eau. Bérénice sort des toilettes et vient se laver les mains à côté de Delphine.

DELPHINE : Salut toi, je t'ai pas encore vu aujourd'hui, comment ça va ?

BÉRÉNICE ( sur un ton sec et ferme) : Bien et toi.

DELPHINE : Comme tu vois, c'est un peu la galère. Ils sont tous bizarres avec moi ce matin. Rémi m'a renversé un café brulant sur la poitrine. Je suis sûr qu'il l'a fait exprès pour voir mes seins. Faudra que je me change ce soir avant d'aller au resto. On se rejoint à quelle heure d'ailleurs ?

BÉRÉNICE (avec froideur) : Ah oui, le resto. J'ai autre chose de prévu finalement. Une prochaine fois peut-être.

Bérénice se dirige vers la porte des toilettes.

DELPHINE : Non, mais attends, tu plaisantes ? On a prévu cette sortie y a deux semaines, j'ai pris une nounou pour le petit.

BÉRÉNICE (d'un ton encore plus dédaigneux) : Bin tu décommandes la nounou, point.

DELPHINE : Bon, d'accord, j'ai compris, y a un problème, c'est ça ? Tout le monde a des comportements étranges aujourd'hui. D'abord le boss, après Rémi puis Éric et maintenant toi. Alors, dis-moi si j'ai fait quelque chose et on en parle. Ayez le courage de dire les choses en face.