Drame - Série - Animation

L'Aphrodite

Image de L'Aphrodite

Présentation

Pitch

Bienvenue en Laconie, la ville où la beauté n’a de prix que celui de la chirurgie. Ici, seuls les plus riches animaux de la ville basse peuvent se permettre d’arborer des greffes esthétiques comme des cornes, des ailes ou des écailles. Enfin, jusqu’à ce que leur corps rejette ces organes supplémentaires. Il leur faut alors retourner chez l’illustre chirurgien esthétique : le docteur Rodolphe Aphrodisie.

C’est dans cette addiction qu’est tombé Black Dove, un oiseau rare à l’apparence repoussante due à une dégénérescence. Devenue une véritable chimère, ses dépenses faramineuses chez le docteur Aphrodisie la mèneront, elle et sa sœur à devoir déménager en ville haute. Elles feront alors face à la réalité de Laconie entre meurtres, corruption et machinations bourgeoises. Cette partie de la ville n’est en réalité que le terrain de chasse de Rodolphe qui dépossède les prolétaires de leurs organes pour les proposer à son catalogue.

Black Dove choisira de suivre son chirurgien corps et âme en se salissant les mains et en trahissant sans vergogne leurs alliés. Tandis que sa sœur Lucia, elle, rejoindra vite les rangs d’une révolution montante menée contre Rodolphe et n’hésitera pas à se mettre en danger pour défendre le nouvel espoir de la ville haute : Victor.

Mais comment lutter contre cet eugénisme meurtrier, perpétré au nom du « beau » lorsque l’on n’est que le bétail de ces nantis avides de retouches ?

Postes recherchés

Co-scénariste

+ Réalisateur, producteur, animateurs, ...

Stade actuel d'avancement

Dossiers littéraire et visuel terminés

Traitement des épisodes terminés

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Synopsis Saison 1

Dans la vieille ville de Laconie, dans les hautes ruelles enfumées par le charbon ou entre les somptueuses demeures aux jardins fleuris, tout le règne animal vit en harmonie. Assignés à leurs quartiers, les habitants de la ville haute sont de simples ouvriers en opposition avec les résidents de la ville basse. Dans ce quartier, le docteur Rodolphe Aphrodisie, fleuron de la chirurgie esthétique, propose des transformations chimériques associant les greffes de divers attributs d’animaux (cornes, ailes, pelage, queue, yeux, etc…). Ces prestations onéreuses sont devenues incontournables en ville et tous rêvent de passer entre les mains de ce charmant bulldog qui leur donnera accès aux fantasmes de la mode du moment. Ils toucheront, alors, du doigt la perfection esthétique … jusqu’à ce que leur corps rejette les greffes. Ce business fleurissant permettait au chirurgien de mener une vie idyllique jusqu’alors mais son manque d’inspiration retarde dangereusement la sortie de sa prochaine collection de greffes. Une de ses clientes les plus fidèles, vrai symbole vivant de la frénésie voir même l’addiction pour son travail dans les hautes sphères, est Black Dove. Cette colombe turvet extravagante dont il ne reste plus rien d’origine se ruine dans les opérations esthétiques. En dilapidant jusqu’au dernier sous de leur héritage, elle fût contrainte de déménager avec sa sœur Lucia en ville haute et devenir une employée de Rodolphe. Spectatrices de la misère du quartier, les deux sœurs seront livrées à elles même, ne pouvant faire confiance à personne et surtout pas à la police corrompue. A moins que leur nouvelle recrue, Victor, ne puisse changer la donne et enfin redorer le blason de la police.

Aux côtés de son chirurgien préféré, Black Dove se montre très utile et investie, se rapprochant ainsi de son employeur. Elle finira rapidement par comprendre le secret du docteur Aphrodisie : lorsque la ville haute s’endort, il s’y rend, enlève des animaux et les dépèce pour se procurer les matières premières de ses greffes. Malgré ses réticences face aux méthodes de Rodolphe, Black Dove comprendra qu’elle n’est rien sans lui et que, de toute façon, pour tout le monde ici-bas c’est un secret de polichinelle. Envers et contre tous, Black Dove s’engouffrera dans une spiral infernale où elle défendra le seul qui semble lui donner attention et reconnaissance malgré sa nature profonde. A deux, ils lutteront contre la révolution prolétaire grandissante qui s’est érigé contre le chirurgien. En leader sans scrupule, Victor est bien décidé à faire tomber le meurtrier qui a osé lui greffer les organes de son ami. Son combat n’est pas sans espoir car, malgré tous les obstacles, il est parvenu à avoir des soutiens influents qui se réjouissent de voir le business de Rodolphe Aphrodisie s’écrouler.

Lorsque Rodolphe commet la gravissime erreur de tuer Lucia, Black Dove décide de rejoindre les rangs de la révolution. La révolution est prête à attaquer mais Rodolphe a su regagner le soutien du gouvernement grâce à une nouvelle collection particulièrement innovante. Aux portes de la ville basse, les troupes de Black Dove et Victor font alors face à des milices armées en joux. Alors que Rodolphe leur dépeint la corruption et la noirceur de leur pseudo leaders, les révolutionnaires chassent Black Dove et lancent une offensive suicidaire avec Victor. Seuls et désespérés, les survivants cèdent à la tentation de se soumettre à Rodolphe Aphrodisie. Dans ce silence glaçant, Black Dove, le corps pourrissant, atterrie misérablement au milieu des cadavres. Sous le regard tant ahuri que dégouté de tous, elle se greffe péniblement les organes encore viables des agonisants. Face à ce spectacle horrifique, la foule se disperse. En rentrant chez eux, les animaux de la ville haute découvriront une lettre signée de la main de Rodolphe : une proposition d’achat de leurs attributs physique pour décorer les nouveaux squelettes mécaniques intégrés qu’il propose ; le tout en échange d’une rémunération conséquente. L’argent achète tout, il en a toujours été ainsi en Laconie.

Même Black Dove recevra une missive lui proposant de collaborer avec Rodolphe Aphrodisie.

Note d'intention GRAPHIQUE ET LITTERAIRE

L'anthropomorphisme comme processus de satire sociale fut, et est toujours, un délicat stratagème employé par les auteurs de fiction. Du « Roman de Renart » au récent « Bojack Horseman », les animaux sont un moyen habille de questionner le spectateur sur le monde qui l’entoure. Aussi, au travers de cette série d’animation, les espèces peuplant la ville de Laconie (province grecque pratiquant le culte d’Aphrodite, dans l’antiquité) sont en quête d’une perfection esthétique.

Le Beau est une notion que l’artiste n’a de cesse de questionner. Si Kant affirme que « le beau est ce qui plaît universellement, sans concept », la quête de cet idéal est emplie d’émotions vigoureuses, fantasques et insaisissables qui fascinent l’homme. On éprouve le besoin de décortiquer et de rationnaliser pour discerner les concepts, les causes sous-jacentes et les mécanismes de la beauté. L’artiste s’exerce à la reproduction d’œuvres pour comprendre l’essence de cette sensation éminente.

Au travers de la réalisation de l’« Artwork » de L’Aphrodite, j’ai poursuivi ma propre quête en m’inspirant de ceux qui me faisaient vibrer. - Que ce soit l’univers de Brian Froud (notamment au travers de The Dark Crystal avec Frank Oz et Jim Henson Hans), le souci du détail de Ruedi Giger, l’anthropomorphisme de Juanjo Guarnido, les curiosités de Roland Topor ou encore la palette de couleurs de Jean-Claude Mézières. – Pour réaliser des personnages uniques et vibrants, je devais m’imprégner de leur personnalité, de leurs vécus, de leurs faiblesses et de leurs tares pour imaginer des visuels et des colorimétries propres à chacun. La singularité graphique est renforcée par le choix de postures et de morphologies alambiqués. La forme biologique de l’animal sert d’inspiration au développement de silhouettes expressives à l’aide de caractérisations physiques plus humaines. Ainsi, le rat, par nature vouté, aura une queue et une musculature surdéveloppées pour illustrer ses penchants violents ; le bulldog, potelé et à la peau distendue, maintiendra une posture droite et élégante tandis que la colombe turvet conservera ses traits délicats subissant un rabougrissement du corps, symbole de sa perversion. L’animation soulignera cette humanisation au travers de différents moyens d’expression : variation des sourcils, grimaces légères, contraction musculaire mais aussi mouvement de queue, placement des oreilles, hérissement du poil, … La cohérence graphique de tous les personnages est transcrite par leur aspect chimérique, dépravé et torturé. Aussi, on retrouve souvent des cicatrices, comme des tatouages, sur les corps ; elles sont les représentations non-désirées et non-esthétiques d’un lourd passé, preuve, s’il en fallait, de leurs souffrances.

Dans cet univers décadent, la diversité d’attributs propres à chaque race est le maître-mot des modes instaurées par le chirurgien esthétique de la ville. Pour ses clients, peu importe les sacrifices, on se doit d’être toujours à la page. La « fast-fashion » est de mise. On se doute pourtant que les greffons finissent par être rejetés par le métabolisme des animaux, nécessitant continuellement des retouches et de nouvelles greffes. Et, bien que chaque greffe implique vraisemblablement la mort d’un congénère, ce n’est qu’une concession dans le prix de la beauté et de la reconnaissance par ses pairs. Face à cette logique morbide, le chirurgien meurtrier est totalement légitimé car il agit au nom de l’Art. Ainsi, sous l’étendard du « beau » universel, Docteur Aphrodisie posera les fondements d’un concept encore prisé, de nos jours, par une bourgeoise faussement empathique envers la condition sociale de l’ouvrier, de l’inferieur, … du laid. On lui trouve alors une poésie romantique et fantasmée par ceux qui n’ont jamais connu la misère, là où le « misérable » essaie de survivre, maintenu par le désir de s’en sortir. Au fil de l’histoire, on proposera, aux plus démunis, une solution pour avoir accès à une liberté illusoire via la vente de leur corps, de leurs propres organes externes. La vindicte populaire en sera apaisée et la bourgeoisie divertie.

Le destin tragique des personnages sera en résonnance avec l’univers graphique glauque, toujours sombre et dans des teintes ternes (camaïeu de noir, marron, bordeaux et pourpre), uniquement ponctué de couleurs vives au travers des greffes plus exotiques. L’ombrage des personnages comme des décors est marqué pour souligner la dualité qui règne en Laconie. Dans cette ville à deux étages, largement inspirée de l’ère Victorienne, on redécouvre l’ensemble des avancées tant technologiques que médicales ou artistiques de l’époque. Du cabinet de curiosités, aux prairies luxuriantes en passant par les ruelles sombres du vieux Londres, le spectateur sera plongé dans le romantisme littéraire de Dracula à Sherlock Holmes. On retrouvera une disposition inversée des quartiers de la ville. La classe inférieure se retrouvant au centre de l’arène, en hauteur dans les fumées de charbon, tandis que la classe supérieure, elle, se place comme le public tout autour des hauteurs où, chaque jour, se joue la tragédie de la condition humaine. Malgré l’apparence soignée de leurs prairies, c’est une bourgeoisie de mécréants qui se situe ainsi dans les bas-fonds de la ville, dans les gorges de Laconie…

A quel point la beauté et notre apparence physique, à travers le jugement et la reconnaissance de nos pairs, nous pousseraient-elles à légitimer ce que les valeurs morales répriment ? Faut-il renoncer à acheter des vêtements de luxe produits par des ouvriers surexploités ou même des vêtements de moindre qualité dont on n’ose regarder la provenance ? Faut-il boycotter des cosmétiques testés sur des animaux ? Faut-il pointer du doigt les individus qui ne correspondent pas aux critères de beauté ? Mieux vaut fermer les yeux sur la souffrance implicite à notre bon confort et se laisser inviter dans l’étrange univers dépravé de L’Aphrodite.

Liens utiles et informations complémentaires

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